Les archéologues de Pompéi découvrent des fresques rares illustrant les rites des adeptes de Dionysos

Des peintures qui s’étendent sur les trois murs d’une salle de banquet dans la cité antique, détruite par l’éruption du Vésuve il y a 2000 ans, représentent des femmes vénérant le dieu grec du vin, de la fertilité, du théâtre et de l’extase, ainsi que des animaux vivants et sacrifiés.
« La découverte que nous vous présentons est historique ». Comme souvent depuis trois siècles, les archéologues dédiés à Pompéi ont mis au jour d’impressionnants vestiges de l’époque romaine. Les derniers en date sont des fresques rares, presque grandeur nature, donnant un nouvel aperçu des pratiques religieuses dans la cité antique avant sa destruction par le Vésuve en l’an 79, comme indiqué sur le site internet de Pompéi ce mercredi 26 février. « Dans 100 ans, on se souviendra de ce jour comme un moment d’histoire », se réjouit alors Alessandro Giuli, ministre italien de la Culture qui a assisté à la présentation de ces découvertes.

Parmi elles se trouve une grande frise s’étendant sur les trois murs d’une salle de banquet, où figurent des représentations des rites religieux des adeptes de Dionysos – le dieu grec antique du vin, de la fertilité, du théâtre et de l’extase. Ses rituels étaient connus à l’époque sous le nom de « Mystères de Dionysos ». Ils étaient pratiqués secrètement et promettaient l’illumination spirituelle et, peut-être, une vie après la mort.

« Témoignage inégalé »
Datée entre 40 et 30 av. J.-C., cette peinture a des similarités avec les fresques, mises à jour il y a 100 ans, de la Villa des Mystères, située non loin du lieu de découverte. « Cette œuvre constitue un témoignage inégalé des aspects les moins connus de la vie méditerranéenne antique », indique le site internet de Pompéi. Elle illustre les femmes vouées au culte de Dionysos à la fois comme des danseuses et des chasseuses féroces. L’une porte, par exemple, une chèvre sur leurs épaules. Une autre tient une épée et les entrailles d’un animal dans ses mains. Au centre, une fresque représente une femme qui semble attendre d’être initiée aux rites.

Une seconde frise représente des animaux vivants ou sacrifiés, dont un faon, un sanglier fraîchement éviscéré, des coqs et des poissons. Selon les chercheurs, cette juxtaposition souligne la double nature du culte dionysiaque, qui associe réjouissances et sacrifices primitifs. « La question est de savoir ce que l’on veut être dans la vie, le chasseur ou la proie », a déclaré Gabriel Zuchtriegel, directeur de Pompéi.
Gigantesque site archéologique
La ville de Pompéi, dans le sud de l’Italie, et ses campagnes environnantes ont été consumées par les cendres lors de l’éruption du Vésuve en l’an 79 de notre ère. Ce drame historique avait alors coûté la vie à des milliers de Romains. Aujourd’hui, la cité antique s’est transformée en un gigantesque site archéologique et touristique de 66 hectares, dont 44 hectares ont déjà été fouillés.

Chaque année, les archéologues découvrent de nouveaux vestiges spectaculaires ensevelis sous la terre. L’un des derniers en date est un somptueux complexe de bains privés, potentiellement l’un des plus grands de la cité tout entière, qui appartenait à l’un des hommes les plus influents de Pompéi.