Faut-il chercher à arracher la pensée au corps ou comme Nietzsche penser toute pensée comme expression du corps ?
On reproche souvent à la philosophie d’avoir considéré le corps comme un obstacle à la pensée, une partie de nous-même qui nous empêche d’accéder à une réflexion pure, qui nous retient en quelque sorte, dans la matière ou dans la vie.
Comment en effet réfléchir, ne serait-ce que quand nous sommes victime d’un accès de fièvre ou d’une rage de dents, cloué à notre corps, et la pensée ne semble pas pouvoir s’en décoller, mais être enfermée en lui ? Il y a d’une certaine façon deux tendances dans l’histoire de la philosophie : une première tendance qui cherche à arracher la pensée au corps en présupposant par là-même en nous une capacité de s’y arracher, et la seconde grande tendance, celle qu’on appelle matérialiste ou vitaliste, qui nous amène toujours à penser qu’il faut penser à partir du corps.
De Nietzsche à Merleau-Ponty, la pensée comme expression du corps
A la fin du XIXe siècle, Nietzsche a par exemple reproché à toute la philosophie cet oubli du corps, et cherché à penser toute pensée comme expression du corps ; Merleau-Ponty, d’une manière plus indirecte a fait du corps l’acteur de notre pensée dans le monde.