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La Presse et la Littérature clandestine en 1944

1964 |En 1944 la Résistance porte ses fruits mais la propagande de l’ennemi s’accroit. Philippe Henriot est secrétaire à l’information et à la propagande. “La Résistance, témoignages et documents pour servir l’histoire” proposait en 1964 un volet intitulé “La Presse et la Littérature clandestine en 1944”.

En juin 1964, alors que l’on se préparait, en France, à célébrer le 20ème anniversaire de la Libération, France Culture diffusait une grande série intitulée “1940-1944 : La Résistance, témoignages et documents pour servir l’Histoire”

Plusieurs documentaires sur plus de 30 heures étaient proposés, à la fois chronologiques, géographiques et thématiques. Une somme de témoignages de celles et ceux qui avaient servi la Résistance, des plus célèbres aux plus anonymes. Parmi ces séries d’émissions il y avait “La Presse et la Littérature clandestine”. L’un des volets traitait spécifiquement de la presse clandestine en 1944.

1944… quatre années de combat ont passé. Quatre années de combats souterrains avec les amis qui tombent, arrêtés, et qui disparaissent dans les abîmes de la déportation. Parfois, de l’un ou de l’autre, par des voies diverses, des nouvelles arrivent : morts violentes, exécutions. La milice et la Gestapo sévissent. 

Le pays malgré tout se redresse. Sa presse clandestine, ses mouvements de Résistance portent leurs fruits. Mais la propagande de l’ennemi, en même temps, s’accroit. Ainsi, début 44, Philippe Henriot devient secrétaire à l’information et à la propagande, c’est-à-dire le ministre dans le gouvernement de Vichy chargé du défaitisme. En tant qu’orateur sur Radio-Paris, Philippe Henriot est l’un des propagandistes les plus connus du collaborationnisme en France. 

Dans ce contexte, le ton monte, bientôt ce sera la grande bataille, tout le monde le sait. Un travail est accompli en profondeur, notamment par le Front national (Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, mouvement de la Résistance intérieure française créé par le Parti communiste français vers mai 1941) et sa presse clandestine. Le résistant Pierre Villon, qui sera l’un des principaux rédacteurs du programme social du CNR, en témoigne.

Je voudrais citer comme premier journal, le plus essentiel du Front national, (en dehors des journaux du Parti communiste), “France d’abord” qui était fait par les Francs-Tireurs et partisans autour de Charles Tillon. Il y a eu une foison de journaux édités par les différents comités du Front national :  “L’Université Libre”, le journal du Front national des universitaires, “Les Lettres françaises” dont le fondateur a été Jacques Decour, etc. (…) Nous voulions, par la multiplicité des journaux, avoir des organes de presse qui parlent en connaissance de cause et qui adaptent la propagande à la situation locale, ou encore aux préoccupations particulières de telle ou telle couche sociale, comme, par exemple, les instituteurs. 

https://www.franceculture.fr/player/export-reecouter?content=bcb2abea-066c-470e-b55c-2090403097cd

  • Par Roger Pillaudin et Claude Bellanger
  • 1940-1944 : La Résistance, témoignages et documents pour servir l’histoire 21/29 : -41 : La Presse et la Littérature clandestine : 1944, la presse clandestine (1ère diffusion : 07/06/1964)
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