André Comte-Sponville : « Epicure m’a appris que l’on pouvait être heureux ici et maintenant »

André Comte-Sponville vient nous parler de la « Lettre à Ménécée » d’Épicure, texte qui a marqué sa jeunesse et a bouleversé sa pensée. Mais la conception épicurienne du bonheur peut-elle vraiment servir de guide de vie ?
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• André Comte-Sponville Philosophe français
Après avoir lu les textes de Pascal, André Comte-Sponville découvre ceux d’Épicure à l’âge de 18 ans, et il en est bouleversé : « ce sont les premiers textes de philosophie auxquels j’ai complètement adhéré ». C’est cet auteur qui l’a dissuadé d’attendre qu’on règle les problèmes de la société pour essayer d’être heureux : « Épicure m’a appris qu’on pouvait être heureux ici et maintenant. Dès lors, mon travail a consisté à redonner à cette vieille notion de sagesse un peu de pertinence et d’actualité ».
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Or les choses ne sont pas si simples, précise André Comte-Sponville : « la quête des plaisirs ne suffit pas à atteindre le bonheur ». Toute la force d’Épicure tient au fait que s’il reconnaît que la raison est le propre de l’humanité, il affirme que le désir est l’essence de l’individu singulier, « d’où l’importance de classer les désirs afin que chacun aille vers son bonheur singulier, sans se lancer dans une course à la satisfaction ».

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