Philosophie

Delphine Horvilleur : “Nous sommes ce que nous faisons de notre naissance”

La philosophe et rabbin Delphine Horvilleur dénonce les discours de pureté, et les déconstruit dans son texte “Il n’y a pas de Ajar : monologue contre l’identité”, adapté au théâtre. Nos identités sont le fruit d’une rencontre avec des altérités, elle le clame haut et fort !

À travers le personnage d’Abraham qu’elle met en scène dans son récit, Delphine Horvilleur pose la question : “Est-ce qu’on est l’enfant de quelqu’un, de nos parents biologiques ou adoptifs, ou est-ce qu’on est pas plutôt ou tout autant l’enfant des livres qu’on a lu ? L’enfant des fictions qu’on nous a raconté, des narratifs qui nous ont construit et fait grandir ?”

Dans le combat qu’elle mène contre l’identité, la rabbine réfute l’idée selon laquelle nous serions conditionnés par notre naissance : “Nous ne sommes pas notre naissance, mais nous ne sommes pas non plus notre désir, nous ne sommes pas la pure invention de nous-mêmes, nous sommes ce que nous faisons de notre naissance.”

La philosophe souligne l’importance des failles dans la construction de soi : “On devient beaucoup plus fort quand on se sait ultra vulnérable, cassé, brisé, je pense qu’on est en danger dans la vie quand on a l’impression qu’on est totalement colmaté, quand on fait un et qu’il y a quelque chose en nous d’un peu trop construit. Je crois qu’on a désespérément besoin de ces failles qui crées en nous du jeu, au sens presque de bricolage, du jeu entre deux portes, quelque chose qui n’est pas complètement colmaté.”

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