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Rosa Bonheur (1822 – 2022)

Rosa Bonheur : quel nom plein de promesses pour une artiste ! On imagine déjà des dessins de petites  fleurs et d’oiseaux…  Et bien non ! L’artiste a été reconnue en se consacrant aux animaux et au portrait … de vaches !

Marie-Rosalie Bonheur voit le jour le 16 mars 1822 à Bordeaux. Mais c’est au Château de Grimont à Quinsac, situé dans l’Entre-deux-Mers, qu’elle passe les premières années de sa vie. C’est aussi là qu’elle développe son amour pour la nature et les animaux. 

Née dans une famille d’artiste, son père Raymond est peintre paysagiste et portraitiste, professeur de dessin, et sa mère, Sophie, est musicienne. À l’âge de 7 ans, la famille quitte la Gironde pour Paris, où Raymond espère percer en tant qu’artiste. Mais c’est la dégringolade : le père en mal de succès entre dans un couvent, laissant son épouse seule avec leurs quatre enfants.

Une artiste hors des courants de l’époque

A 23 ans, Rosa Bonheur connaît la gloire. Elle décroche sa première médaille au Salon de Paris avec “Le Labourage” et “Bélier, brebis et agneaux”. En 1849, elle reçoit une autre médaille et connaît un énorme succès avec son tableau “Le labourage nivernais”, une commande de l’Etat Français. Elle connaitra la reconnaissance internationale en 1853 avec « Le marché aux chevaux », aujourd’hui propriété du Metropolitan Museum of Art de New-York

Précurseur de la cause animale

Mouvement prisé au XIXe siècle, la peinture animalière est le terrain de jeu de Rosa Bonheur. L’artiste mit au cœur de son travail le monde vivant et s’engagea pour la reconnaissance des animaux dans leur singularité.  Rosa Bonheur avait réunie, dans sa propriété de By, au sud de Paris, des dizaines d’espèces différentes : des moutons, des chiens, des cerfs et des fauves.

Une femme libre et “puissante”

Première femme artiste à recevoir la Légion d’honneur en 1865 des mains de l’impératrice Eugénie, “star” en son temps, en France et à l’internationale, Rosa Bonheur ne vécut pas une existence dans les normes de son temps. Elle ne se maria pas et n’eut pas d’enfants. Elle organisa sa vie autour de son travail.

 

Nathalie Micas, amie d’enfance de l’artiste, vécut à ses côtés plus de quarante ans, ainsi que sa “sœur de pinceau”, la peintre américaine Anna Klumpke qui partagea ses dernières années de vie et c’est à elle qu’elle confia l’héritage de sa postérité.

« Cette existence en dehors des normes sociales de l’époque, elle l’imposa grâce à son caractère mais aussi grâce à sa renommée », explique Sandra Buratti-Hasan, directrice adjointe du musée des Beaux-Arts de Bordeaux et commissaire de l’exposition à venir de l’artiste : “Elle est tellement célèbre et reconnue qu’elle fait ce qu’elle veut. Elle a à la fois un caractère très fort et une personnalité puissante.”