« Ce que je propose est simple : rien de plus que de penser ce que nous faisons »

En 1958, en contrepoint aux « Origines du totalitarisme », Hannah Arendt écrit “Condition de l’homme moderne”. Son objectif : penser « ce que nous faisons ». Du travail à l’action, comment réhabilite-t-elle la « vita activa » délaissée par les philosophes ?

Comment la philosophie peut-elle penser la vie active de l’homme, et en quoi cette réflexion change-t-elle la manière dont l’homme lui-même est appréhendé, à savoir non plus comme une nature mais comme une condition ? Et de quelle manière les activités de l’homme déterminent-elles ce qui structure et caractérise une époque ?

Comment rendre compte d’une époque ?

« La condition de l’homme moderne est publié en 1958, et le titre original est The human condition. Il s’agit d’aborder l’humanité sous l’angle de sa condition et de son conditionnement. C’est ambitieux. Le contexte est celui de la conquête de l’espace d’un côté, la bombe atomique de l’autre, deux événements techniques. Il s’agit de comprendre comment ils font événement et comment ils traduisent expriment ce qu’on pourrait appeler une époque, car ces deux événements laissent entendre que les conditions fondamentales de l’existence humaine pourraient être amenées à être modifiées. »
Carole Widmaier

« En réponse à ces événements, il s’agit pour Hannah Arendt de penser cette condition humaine. Essayer aussi de trouver des ressources pour réussir à non pas savoir ou connaître, mais « penser ce que nous faisons », ce que nous sommes en train de faire, la « vita activa » : le travail, l’œuvre, l’action. » Carole Widmaier

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