Au tir à l’arc, tant que j’espère atteindre la cible, j’ai peur de la rater : me voilà séparé du bonheur par l’espérance même qui le poursuit. La flèche n’est pas encore partie ; je voudrais être déjà sur le podium ! Le sage, lui, n’espère rien ; il veut seulement viser bien. Or c’est ce qu’il fait. De quoi aurait-il peur ? Il est sans pression, à fois concentré et détendu. C’est pourquoi, disent les textes zen, « il atteint un pou en plein cœur’.