Comment définit-on la méditation ? Quels sont les effets reconnus scientifiquement de cette pratique ? Comment les neuroscientifiques intègrent-ils la méditation à leurs travaux de recherche ?
Depuis quelques années, la pratique de la méditation s’est largement répandue et démocratisée. Vous avez pu entendre notamment sur cette antenne des petits modules signés Christophe André, et on ne compte plus le nombre d’applications qui, moyennant finance ou non, vous proposent de pratiquer cet art de l’intériorité via votre téléphone ou votre tablette. Mais que nous fait exactement la méditation ? La science s’y est bien entendu intéressée, mais que peut-elle en dire précisément ? Les bienfaits de la méditation ont-ils, comme on peut le lire parfois, des répercussions physiologiques ? Comment les mesurer ? Comment en la matière, trier le bon grain de l’ivraie ?
Méditation : science sans pleine conscience ? C’est le programme intérieur qui est le nôtre pour l’heure qui vient. Bienvenue dans La Méthode scientifique.
Et pour comprendre ce que la science et la méditation ont à se dire, et pourquoi il est aujourd’hui encore difficile d’avoir un corpus scientifique détaillé sur les effets concrets de la méditation tant sur le cerveau que sur le reste du corps, nous avons le plaisir de recevoir aujourd’hui Gaël Chételat, directrice de recherche Inserm au sein de l’Unité physiopathologie et imagerie des maladies neurologiques à l’Université de Caen Normandie et Antoine Lutz, directeur de recherche au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, chercheur associé au Waisman Lab for Brain Imaging and Behavior à l’Université du Wisconsin Madison.
S’il y a un postulat que personne, peu ou prou, ne contestera, c’est que méditer, a priori, ça ne peut pas faire de mal et que ça pourrait même, le cas échéant, faire plutôt du bien.
Se poser, au calme, réduire le stress du quotidien, tout cela ne devrait, a priori, qu’avoir des vertus dans la société qui est la nôtre.
Ce qui pose question, néanmoins, c’est la réalité physiologique, voire physiopathologique des effets de la méditation. Pour ses partisans, méditer a toutes les vertus : ça renforce le système immunitaire, ça ralentit le vieillissement, ça réduit l’inflammation et j’en passe. Pour les sceptiques, la méditation, jusqu’à preuve du contraire, aucune étude solide n’a été en mesure de démontrer, de façon irréfutable, des répercussions physiologiques de cette pratique.
Que faut-il en penser ? Pourquoi est-il si compliqué de démontrer, scientifiquement, les vertus de ce type de pratique qui sont toujours, plus ou moins, entourées de suspicion de charlatanisme, d’autant plus lorsqu’elles représentent, comme c’est le cas de la méditation, un marché colossal dans l’industrie du bien-être et de la relaxation.
Le reportage du jour
Rencontre avec Arnaud Poublan et Sébastien Czajko, doctorants au Centre de recherche en neurosciences de Lyon sous la direction d’Antoine Lutz qui étudient les effets d’une retraite de méditation grâce à l’imagerie cérébrale.
https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/meditation-science-sans-conscience
Source : La méthode scientifique par Nicolas Martin