J’AI ETE CE QUE VOUS ÊTES, VOUS SEREZ CE QUE JE SUIS (DE LA FLAMME A LA LUMIERE)
PREAMBULE
Mes TT. CC. SS. et TT.CC.FF. lorsque j’évoque les mots « Homme, Initié, Franc-maçon, Frère, Ainé, Ancien », il s’agira bien évidemment du genre humain, féminin et masculin en unité et égalité.
« J’ai été ce que vous êtes, vous serez ce que je suis ». Une invite au voyage qui nous souffle que pour voyager loin il faut impérativement nous détacher de nos tutelles extérieures et intérieures par le voyage hermétique et chaotique de V.I.T.R.I.O.L.
Voyage éclairant pour l’initié(e) qui, progressant en conscience sur l’échelle initiatique, comprend concomitamment que cette progression se fait de façon inversement proportionnelle à notre inéluctable déclin physique, et par voie de conséquence à l’impératif sacré de la transmission de la Tradition que nous avons reçu provisoirement en legs de nos ainé(e)s, et qu’à notre tour nous devrons remettre avec précaution et patience à celles et ceux qui nous tendent les mains, et à qui nous devrons ouvrir nos bras et notre cœur, en étant à la fois la flamme qui réchauffe et éclaire, et le miroir qui en répand la lumière.
« J’ai été ce que vous êtes, vous serez ce que je suis ». Une strophe sous forme de mise en garde pour ne pas oublier que c’est en regardant les femmes et les hommes de notre passé, porteurs de tradition que nous définissons l’avenir des générations futures, et que dans cette construction jamais achevée, les pierres existantes polies et taillées avec le temps serviront de fondation.
« Les matériaux dont vous avez besoin pour édifier, vous les trouverez dans les constructions anciennes », souligne avec justesse l’un de nos rituels, s’inscrivant ainsi sous la plume de l’écrivain poète Victor Hugo qui rappelle opportunément que si « dans les yeux des jeunes ont voit des flammes, dans les yeux des anciens on y voit la lumière ».
« J’ai été ce que vous êtes, vous serez ce que je suis ». Long voyage de notre vie d’initié fait avant nous par nos anciens, de la Connaissance à l’Amour et de l’Amour à l’Action.
Ou devrais-je dire, de la Connaissance à l’Action PAR l’Amour, car l’Amour EST action par essence. Aimer c’est agir. Aimer c’est « faire de l’Amour ».
Connaitre– Aimer – Agir pour « réparer le monde » et préparer la descente de la Jérusalem Nouvelle de Jean l’Evangéliste, tout à la fois demeure de Dieu, jardin d’Eden et Terre promise, là où plus personne n’aura ni peur, ni faim, ni froid, là où plus aucun de nos Sœurs et Frères en initiation comme en humanité ne sera laissé sur le bord du chemin.
L’œuvre d’une fraternité réalisée qui reste le but véritable de toute démarche initiatique en substituant au « Deviens ce que tu es » le « Deviens ce que tu fais ».
Sans doute est-ce là l’Art que nous qualifions de Royal. L’Art de vivre d’un « être spirituel faisant des expériences humaines » suivant la pensée du Père Teilhard de Chardin.
Le chef-d’œuvre du « Bon Maçon » à l’équilibre entre esprit et matière, pensées justes et actions justes.
« J’ai été ce que vous êtes ! Vous serez ce que je suis ». Un pamphlet écrit par dépit amoureux, devenu par l’alchimie de l’initiation et de la Fraternité un poème d’Amour, celui d’une tendresse, d’une bienveillance et d’une reconnaissance infinie adressée aux Sœurs et Frères qui ont éclairé notre chemin, et auront permis que nous mettions nos pas dans les leurs à travers notre quête d’une « origine première » et celle du sens de la vie, de notre vie.
Mais qui, en contrepartie de ce « qu’ils ont été » nous engagent « à être » à notre tour, et nous obligent « à faire », par l’interaction et l’amplification des devoirs dont ils nous rendent comptable, ici et maintenant, tant vis-à-vis d’eux que de ce monde en déshérence.
Face à ce devoir d’agir et à cette urgence d’aimer, Saint-Paul dans son Epître aux Romains nous met en garde : « Tout le bien que je veux je ne le fais pas, et le mal que je ne veux pas je le fais ». Il nous rappelle sans équivoque que « sans la Charité nous ne sommes rien ».
En écho à ces paroles, Saint-Jean dans son Evangile nous appelle à l’obligation d’aimer et nous invite à l’obéissance au onzième commandement : « je vous fais un commandement nouveau qui est que vous vous aimiez les uns les autres, et que vous vous entr’aimiez comme je vous ai aimés ».
Mais plus encore que Paul et Jean, l’Apôtre Jacques nous invite à l’aide de la vertu cardinale majeure du courage, à transformer nos paroles en actes : « Sans actes la foi est morte. A quoi bon mes frères, dire qu’on a de la foi si l’on a pas d’œuvres. De même que la foi qui n’aurait pas d’œuvres est morte dans son isolement ».
Alors, reprenant à notre compte l’invite de l’Apôtre Jacques, nous initiés FF.MM. devons comprendre que notre ascèse, notre quête de la Lumière et de la Vérité commencée dès le premier jour n’a de sens que pour aimer et servir ici-bas, sauf à ce que notre vie soit vaine.
Gérard Del…