Je voudrai et j’aimerai…

Je voudrai qu’un risque, prétendu mortel, ne prenne pas la place d’une réalité : je sais que je
suis mortel.
J’aimerai qu’on ne me dise pas que l’Autre, cet Autre mon frère en humanité, est mon ennemi
parce qu’il est suspecté d’être (peut être ?) atteint, avéré ou asymptomatique, de la Covid19.
Je voudrai que les médecins arrêtent de jouer aux chefs auxquels nous devons tous obéir et
qu’ils arrêtent de guerroyer entre eux comme le font les chefs de toute éternité.
J’aimerai pouvoir flâner dans les rues de Nice ou d’ailleurs, sans drones au-dessus de ma tête,
sans caméra braquée sur moi, sans espion dans mon iPhone.
Je voudrai ne plus jamais être pris pour un imbécile auquel «scientifiques» et ministres croient
pouvoir faire admettre qu’un masque est inutile lorsqu’on n’en a pas et utile parce qu’on en a.
J’aimerai qu’on arrête de me prendre pour un immature qui doit justifier pourquoi il a besoin de
sortir.
Je voudrai qu’on cesse aussi de m’infantiliser en m’expliquant pourquoi et comment on se lave
les mains.
J’aimerai n’être arrêté que par ma propre conscience des dangers que je cours, non par un
policier armé.
Je voudrai que notre gouvernement soit suffisamment indépendant et solide dans ses
convictions pour ne pas faire, tout à coup, comme le(s) gouvernement(s) du(des) pays à côté.
J’aimerai conserver la liberté d’aller à la librairie Masséna acheter des livres librement, comme
dans tout pays civilisé à la culture ouverte.
Je voudrai ne plus entendre à la radio ou à la télé, à toute heure du jour et de la nuit, les mêmes
messages ineptes et anxiogène recensant le nombre de cas et de morts.
J’aimerai ne pas être comptabilisé autrement que comme un citoyen libre dans un pays libre,
sain de corps et d’esprit, sauf preuve irréfutable à l’appui.
Je voudrai aussi pouvoir être un malade libre dans un pays libre et non me réveiller tous les
matins en pensant que nous sommes entrés dans les «prémices de la barbarie».
J’aimerai que mes enfants, tous les enfants, vivent dans un monde digne d’eux.
Je voudrai encore faire des projets en pensant que je les réaliserai peut être, si je survis à cette
épidémie.
J’aimerai (re)voir mes amis, mes frères, ma famille, s’ils veulent bien toujours de moi.

Je voudrai, même si j’accepte la nécessité de me confiner, pouvoir choisir librement mon lieu de confinement, et en changer si je le souhaite, sans être conspué et traité d’intrus dangereux.
J’aimerai continuer à acheter mes légumes chez mon producteur de La Gaude et mes fruits chez l’agriculteur de Carros, parce qu’ils sont plus sains et meilleurs que ceux de Monoprix.
Je voudrai aller boire un café place de la Libé et y retrouver des amis de conviction.
J’aimerai retrouver le plaisir de partager avec ma femme et/ou des amis un repas cuisiné avec amour par mes restaurateurs favoris.
Je voudrai que, même si «les Chinois mentent», l’on cesse de les accuser de «criminels de guerre» ou d’incapables dangereux, sans preuve irréfutable.
J’aimerai qu’on arrête d’imputer aux simples citoyens les fautes commises par la collectivité, l’État, les riches, les institutions, la technostructure, l’administration, etc.
Je voudrai que, à huit heures tous les soirs, les applaudissements et les bruits de casseroles s’adressent aussi à Alexandre Dumas, Charles Baudelaire, Marcel Proust.., Molière, Beethoven, Mozart, Chopin.., Léonard de Vinci, Michel Ange, Picasso, Manet.., et d’autres encore tels Hitchcock, Resnais, Ford, Eisenstein,… dont le métier n’était pas de nous aider à survivre mais simplement de nous aider à mieux vivre.
J’aimerai que la santé à «n’importe quel prix» ne soit pas un diktat devant lequel tout sacrifier, notamment la santé mentale, la vie sociale et le bien être de notre jeunesse.
Je voudrai que la vulnérabilité d’un être du fait de son âge et/ou de sa santé, soit considérée comme un état et non comme un défaut, et simplement vécue comme une charge sociale.
J’aimerai qu’on arrête de croire qu’un médecin de province vaut moins qu’un professeur parisien.
Je voudrai que notre Maire et notre Préfet m’expliquent pourquoi j’ai le droit de me promener autour de chez moi, mais pas sur la promenade des Anglais dont c’est la vocation.
J’aimerai que la délation ne soit pas instituée comme une «action morale» durant cette crise sanitaire, alors qu’elle est immorale de tout temps.
Je voudrai que les professeurs retrouvent le plaisir d’enseigner à des élèves et des étudiants, en face à face dans des vraies classes et amphis, et non à des images.
J’aimerai pouvoir retourner dans une église et qu’on se souvienne que le «bon pasteur» embrassait les lépreux.
Je voudrai qu’on arrête d’instiller dans mes veines et mon esprit ce fichu «virus de culpabilité».
J’aimerai cesser d’envier la liberté de ma chatte Perle et celle de Charlot, le chat vagabond que je nourris depuis 5 ans, ou celle des tourterelles que j’alimente en bonnes graines.
Je voudrai qu’on arrête de se moquer des nostalgiques, alors qu’on sait, de façon certaine, que
«c’était mieux avant».

J’aimerai qu’on laisse cette épidémie faire son travail d’épidémie. L’humanité les a toujours vaincues !
Je voudrai que tous ceux qui le souhaitent soient vaccinés dans des conditions dignes et rapides pour contribuer, tels de petits Colibri, à la désescalade de cette épidémie.
Je voudrai que mon épouse Cécile retrouve le plaisir d’aller travailler à son bureau sans craintes, bien que j’aime beaucoup être confiné avec elle.

J’aimerai et je voudrai, je voudrai et j’aimerai, j’aimerai et je voudrai… regarder mes frères dans les yeux et retravailler avec eux sans entraves, la tête dans les étoiles.

J’aimerai…. Je voudrai…. J’aimerai…. Je voudrai….

DaF – Nice – Janvier 2021